Participation de la CDC à la 29ème Conférence des Parties la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) - Bakou, Azerbaïdjan.

Mme Néjia Gharbi, Directrice Générale de la CDC , a pris part au panel de discussion organisé par la Tunisie, le 16 novembre 2024 à Baku portant sur le thème « Le renforcement de l'adaptation au changement climatique grâce à des mécanismes financiers innovants » et ce en marge de la COP 29. L’objectif de ce side event officiel est d’échanger et de partager, dans un cadre international, les expériences et les défis à même de libérer les investissements d’adaptation au changement climatique en Tunisie. 


L’événement a réuni des représentants d’organisations gouvernementales et d’institutions financières multilatérales, régionales et nationales pour partager les meilleures pratiques et solutions pour combler le déficit de financement de l’adaptation. 

A cet effet, la directrice de la CDC a partagé l’expérience de la Caisse tunisienne en termes de développement d’instruments et de solutions pour répondre aux besoins de transition climatique en général et de l’adaptation d’une manière plus particulière. 

Elle a souligné l’importance accordée par la présidence de la COP 29 à la nécessité d’accroitre l’ambition en matière d'adaptation au changement climatique en exhortant les pays à soumettre des plans nationaux d'adaptation (PNA) «ambitieux, exhaustifs et robustes ». Cela est également aligné avec les recommandations du premier Bilan Mondial dressé lors de la COP 28 qui a invité les Parties, non seulement à mettre en place un instrument de politique nationale d'adaptation, mais aussi à progresser dans sa mise en œuvre. Pour réaliser cet objectif, Mme Gharbi a mis en avant l’importance de la structuration des projets d’adaptation et le rôle incontournable des institutions financières pour lever les fonds nécessaires et proposer des mécanismes appropriés pour leur réalisation. 

Ce panel, a aussi été l’occasion pour réaffirmer l’engagement de la CDC à contribuer aux objectifs nationaux en termes d’atténuation et d’adaptation tels que formulés dans la Contribution Déterminée au Niveau Nationale (CDN). L’atout de la CDC en tant qu’investisseur public ayant accès à des ressources de nature longue dispose d’un large spectre pour offrir une panoplie de véhicules et de montages financiers permettant d’adresser des projets capitalistiques avec un rendement différé. 

La Directrice Générale s’est référée aux chiffres du « Climate Change Developement Report » élaboré par la Banque Mondiale en novembre 2023 qui démontre qu’une meilleure adaptation au changement climatique dessert le développement économique du pays.  En effet, si la Tunisie ne s’adapte pas au changement climatique, l'économie pourrait se contracter de 3,4 % en termes de PIB d'ici 2030. Ces pertes sont dues en grande partie à l'impact des pénuries d'eau qui entraînera des conséquences sur le secteur agricole et qui verra sa valeur ajoutée diminuer de 15 % d'ici à 2030. Cette baisse de la production agricole réduirait les exportations nettes, tandis que les importations augmenteraient pour combler l'écart entre l'offre et la demande.

C’est pourquoi, la CDC entre autres raisons, est convaincue de l’urgence de l’action climatique et de l’importance des projets d’adaptation. Pour concrétiser cet engagement l’équipe de CDC a œuvré pour : 

  • Intégrer le risque environnemental tout au long du processus d’investissement et au niveau des programmes mis en œuvre par la Caisse et ce en adoptant une politique environnementale et sociale et en mettant en place un système environnemental et social conformément aux meilleurs standards.
  • Cibler, créer et mesurer l’impact socioéconomique et environnemental de ses investissements parallèlement aux rendements financiers et ce, à travers le développement d’un référentiel d’investissement d’impact.
  • Proposer des mécanismes de financement innovants adaptés aux projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Parmi les pistes creusées est celle de recourir à l’émission des obligations vertes.


À ce titre, la CDC a mené une prospection du marché de l’investissement vert en Tunisie et développé les documents de référence pour se tenir préparé à une émission d’obligations vertes si l’opportunité venait à être démontrée.  En ce qui concerne la préparation à une éventuelle émission, la directrice générale a confirmé que la Caisse est bien avancée puisqu’elle dispose d’une équipe formée à ce sujet et de son « green bonds Framework », document essentiel pour une sortie sur le marché.  

La CDC, et en l’absence d’une taxonomie au niveau national, a élaboré une liste de critères d’éligibilité des projets verts couvrant notamment les projets d’adaptation. Sur les 15 secteurs considéré par la CDC verts figurent trois secteurs desservant l’adaptation. Aussi, tout en considérant des projet d’atténuation, s’assurer que ceux-ci n’impacte pas négativement l’adaptation. Aussi, a-t-il été souligné que le défi majeur qui demeure à relever est la constitution d’un pipeline de projets matures pour permettre à la Caisse de passer à une phase transactionnelle dans les meilleurs délais.

Enfin Mme Gharbi, a appelé à une action concertée, structurée et efficace regroupant les institutions financières locales et internationales. Elle a réaffirmé que la Caisse a la possibilité d’intervenir à travers plusieurs véhicules pour la levée des fonds initiaux pour les projets d’adaptation et que la mobilisation de partenaires engagés complètera la proposition de valeur de la Caisse pour optimiser la rentabilité et la soutenabilité des projets d’adaptation. Il est donc essentiel, d’innover pour concevoir des schémas de financement mixtes optimaux et spécifiques aux projets d’adaptation.